HERVE – Novembre 1914 – « Mon départ pour l’armée » par l’ Abbé Maquinay

Novembre 1914, l’abbé Maquinay décide de partir rejoindre l’armée belge.

Voici le récit de son départ et arrivée dans l’armée belge.

Le lundi matin 9 novembre 1914 à 7 heures, sans en avoir parlé à personne, je quittai Verviers dans l’auto d’un allemand de Francfort venu en Belgique pour acheter des cuirs pour l’armée allemande.

A 9h00, j’étais à Visé, à 10h00 à Moulan où je passai la frontière. D’Eysden à Maestricht, je fis le trajet dans la voiture d’un marchand de crème à la glace. 

A Maestricht, je retrouve les jeunes volontaires de Verviers auxquels j’avais donné rendez-vous.

Mardi 10/11 : je me présente au consult belge qui, de suite, me fait mon passeport

Mercredi 11/11 : je pars pour Thessingue avec Mrs Delcour et Christian Fettweis de Verviers

Jeudi 12/11 : nous nous embarquons à Thessingue, arrivons à Folkstone, logement, départ pour Londres

Vendredi 13/11 au mercredi 18/11 : Séjour à Londres chez mon cousin Joseph Navaux. Durant mon séjour à Londres, je rencontre Henri Davignon qui me demande d’aller voir son père, le ministre des affaires étrangères au Havre.

Jeudi 19/11 : Arrivée au Havre, je suis reçu par Mr Davignon, je dîne le soir à Ste Adresse avec tous les ministres. Je rencontre là le Père Goronne, jésuite de Verviers. Mr Davignon téléphone au ministère de la Guerre pour qu’on m’accepte comme aumônier militaire. On répond immédiatement que je suis accepté et attaché au 1er groupe d’obusiers lourds.

Vendredi 20/11 : je quitte Le Havre en auto à 5h00 du matin, mais par suite de nombreuses pannes, nous n’arrivons à Calais que le lendemain matin à 7h00.

Samedi 21/11: je me présente au Commandant de la place, le Général Bihain qui me donne un ordre de marche pour Dunkerque

Dimanche 22/11 : Je dis la messe à l’Eglise Notre Dame où je rencontre mes amis de Verviers, les abbés Luiselo (?) et Ancion, ce dernier apprenant mon départ pour l’armée me traite de fou. Je pars pour Dunkerque et me présente aux bureaux du Ministère de la Guerre, on me fait mes papiers d’engagement puis de nouveau en auto, je pars pour Furnes où j’arrive à 10h00 du soir au grand quartier général; le commandant Hanon régularise ma situation. Ne sachant où loger et manger, je m’en vais chez le doyen de Furnes qui s’était sauvé depuis le 2 à la suite d’un bombardement de la ville. La maison est pleine de soldats. Je puis y manger mais pas loger. On me conduit au Collège de Furnes où je suis très bien reçu par Mr  le Directeur Dobbelere qui met une chambre de professeur à ma disposition.

Lundi 29/11 : je fais connaissance du commandant du 1er groupe d’obusiers lourds, le Cdt Maurice Ducarme, logé précisement au Collège. A midi, il me présente au corps des officiers : le groupe comprend 3 batteries commandées par le  Colonnel Van Rynch. Batterie II : Lieutenant Pilate et Neef, Batteire III : Capitaine Gendarme et les lieutenants Vandemerschad et Lackemant, Batterie I : Capitaine Marschal et le lieutenant Janson.  Adjoint au major : Capitaine Ulborg, le lieutenant payeur : Delanney; Docteur Declercq; Vétérinaire Brouwers.

Le groupe est en repos à Furne, les obusiers de (illisible) sont en réparation à Calais et nous n’avons que des obusiers 120 français avec des projectiles peu nombreux et peu sûrs..

Le séjour à Furnes fut dans le principe assez agréable, mes hommes étaient cantonnés dans diverses fermes que je visitais chaque jour.

Je prends des leçons d'(illisible) avec le capitaine Gendarme. Nous prenons d’abord nos repars à l’hôtel de la Noble-Rose puis nous … particulier de la rue de l’Ouest. Furnes est bombardé assez fréquemment du moins du côté de la gare. 

Notre séjour se prolonge jusqu’au 23 décembre.

23 Décembre : 2 batteries (Marschal et Gendarme) reçoivent l’ordre d’aller prendre position près de Nieuwcapelle. Cette opération se fait la nuit du 23 au 24 au matin. Contre-ordre : nous devons nous installer derrière le village d’Oud-Capelle. Nous déménageons la nuit du 24 au 25.

25 décembre: Noël, impossible de dire et d’entendre la messe. Nos pièces commencent à tirer sur Dixmude, mais l’ennemi ne répond pas.

 

 

 

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