BRUYERES-1944-Libération-lieu à confirmer

La libération de Bruyères.

Le vendredi 8 septembre, les Américains, venant de Soumagne s’avancent sur la route de Hubertfays. A hauteur de la Maison Brûlée (Moulin Dellicour), un Sherman est détruit par le canon situé dans la prairie Orban, près du n°47, au Bois de Herve, les autres contournent la maison et la riposte est immédiate : ils détruisent le canon allemand ! Cinq soldats allemands servaient ce canon. Quatre furent indemnes mais le cinquième, tout ensanglanté, (il avait un éclat d’obus (shrapnel) dans le côté gauche du torse) arriva au village par ses propres moyens, puis ensuite porté sur une civière de la défense passive, (à partit de chez Henket actuellement Ranzy), jusqu’à l’école. Mme Depireux, (grand-mère de Michelle Mercy) et Mme Julémont (grand-mère de Muriel Julémont), se relayèrent au chevet de ce blessé, pendant les deux jours complets que celui-ci est resté à l’école puis dans la maison de l’instituteur en chef de l’époque Mr Julémont. (La salle des enseignants actuellement).

Entre-temps, les Américains, chars en tête, trappes fermées, poursuivirent leur route vers Bruyères où ils pénétrèrent vers 14h30-15h, après qu’un allemand avec moto et en side-car eu tiré un coup de feu en l’air (à l’angle des rues « Maison du Bois et Biomont »).

Les premiers chars s’arrêtèrent à la sortie du village, (près de chez Servais actuellement). Toute la population les acclamait et sortait toutes sortes de drapeaux, des drapeaux belges principalement.

Par mesure de sécurité, les soldats américains nous demandaient de rentrer dans nos maisons car ils préparaient un combat mais personne n’obtempérait. Après avoir ouvert la barrière de la cour de l’école, (la cour des primaires actuellement) trois chars se mirent en place, contre la haie située au fond de la cour, (c’était bien avant les nouvelles écoles) pour détruire un char allemand qui était signalé au Moulin Lhonneux (à la ferme des pontes) à Elvaux. Après vérification par le petit avion d’observation et de reconnaissance, ce char allemand avait quitté son repaire, la cour de ce moulin (à l’époque). Les chars américains se retirèrent et reprirent place dans la colonne. Un autre char a quitté la route pour pénétrer dans le jardin de chez Dumont (à l’emplacement du petit bâtiment actuel des ateliers Servais) pour aller chercher, derrière la maison de F.Levaux, un soldat SS qui avait tiré sur les Américains. Ramené à la route, ce soldat SS était gardé, les mains derrière la tête, par un soldat américain très bien armé, devant le porche de la maison Servais. Les autres prisonniers allemands de la Wermacht étaient assis sur les seuils (aujourd’hui disparus) de la maison Wuidard et…regardaient passer les Américains, contents que la guerre fût finie pour eux.

A un moment donné, le petit avion d’observation, un coucou (que j’ai revu au musée Boeing à Seattle,) qui survolait la route, au-dessus de la grotte, (qui n’existait pas encore à cette époque) a tiré une fusée rouge. C’était pour signaler la présence du parc automobile allemand (camions avec les munitions et matériel militaire allemand) qui se trouvaient dans le verger Franquet (prairie avec beaucoup d’arbres fruitiers). (Actuellement, les maisons de L.Julémont, J.Collin, M.Nols, E.Joris etc….sont construites en bordure de cette prairie. Un avion américain à deux corps (P38 Lightning) est venu mitrailler ces camions et une énorme fumée noire est montée tout de suite vers le ciel. Tout le parc brûlait. Je puis ajouter que le Bourgmestre Nicolas Gérard accompagné de Jean Dumont et Jean Julémont ont voulu se rendre sur les lieux de l’incendie croyant que la ferme Dellicourt brûlait mais les américains les en empêchèrent vu le danger d’explosion. (Henri Grosjean peut confirmer cette version !)

Il y eu encore un mouvement de quatre ou cinq chars qui prirent position dans la prairie Fassotte tournés vers Herve. Ce mouvement ne fut pas de longue durée !

La route était libre pour atteindre le village de Manaihant. Hélas, à hauteur de chez Hubert Joris, (en face de chez H.Voos), un char américain a vu sa tourelle emportée par le tir d’un char Panzer allemand qui était à Hautregard. Les Américains ont riposté et détruit ce char à leur tour.

Je puis encore ajouter que Jos.Grifgnée a amené un prisonnier allemand au village.

Je déplore la « non prise en considération » ou même le refus, malgré nos appels répétés à l’armée secrète pour signaler aux Américains, la présence d’un blessé « polonais », gravement touché, chez nous. Ce n’est que deux jours plus tard que ce blessé grave, a été évacué suite à l’intervention de Jean Julémont, mon frère, auprès des Américains. Ces derniers réagirent dans le quart d’heure et le blessé était évacué sur Saint Laurent à Liège. Cet homme est mort pendant ou immédiatement après l’opération, vu la dégradation de sa santé causée par le laps de temps relativement long (2 jours) imputable à l’armée blanche, non sans avoir demandé aux Américains de « remercier beaucoup belges ».

Un V1 est tombé le 6 décembre 1944, moteur en marche, vers 5h du matin. Ce V1 a causé beaucoup de dégâts matériels, beaucoup de maisons très abîmées ainsi que l’église mais deux maisons détruites complètements. La maison Scheurs qui était située dans la prairie derrière le presbytère et la maison des sœurs Randaxhe, située dans la prairie en face de chez Lintzen, près du petit puits. La maison Randaxhe (actuellement propriété Lejeune) a été reconstruite, en bord de route, avec les dommages de guerre. L’autre a été démolie et remplacée par un chalet en bois (aujourd’hui disparu) érigé près de la cabine électrique. Il n’y a eu qu’une blessée légère, Mariette Scheurs.

Un soldat belge qui logeait dans la « cabane » constituée de caisses sise devant le magasin Wuidard cherche encore ses gamelles !

P.S. La date du vendredi 08 septembre est confirmée par Monsieur Tiquet de Petit-Rechain dans ses écrits et qui parle de l’arrivée des chars américains le vendredi 08/09 vers 16h30 !  ( Louis Julémont )

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