BATTICE – 14-18 – SCHYNS Gaspard – Combattant – Prisonnier de guerre à Soltau

A la mémoire de Papa,

Papa, Gaspard Schyns, né à Feneur le 4 août 1892, est entré à l’armée en 1913 au 12e de Ligne.

A la déclaration de guerre le 4 août 1914, il a rejoint le fort d’Evegnée.

Le 5 août la bataille faisait rage : sans aucune préparation, les soldats ont fait preuve d’une vaillance extraordinaire au cours des combats à l’arme blanche. Il y eu de nombreux morts de part et d’autre. Des fosses provisoires furent creusées à Rabosée, où un cimetière est aujourd’hui encore présent.

Les survivants, alors prisonniers, furent expédiés en train vers l’Allemagne après avoir marché durant des heures sur un sol jonché de cadavres. Ils passèrent des jours et des nuits entassés dans des wagons comme des bestiaux, sans boire ni manger, le tout dans une odeur pestiférante.

Le bout du tunnel : SOLTAU. En Allemagne près de Hanovre, un immense camp avec des milliers de prisonniers, des bâtiments en bois à perte de vue : un vrai village.
Les premiers mois sont très pénibles : ils vont jusqu’à se battre pour mordre dans une betterave. Ils sont torturés par la faim, la soif et le manque d’hygiène.

La guerre se prolonge : les civils allemands sont rappelés sous les drapeaux et la main d’oeuvre vient à manquer, dans les usines et dans les fermes. Papa est alors désigné pour le travail à la ferme – Déo Gratias. Là-bas, il travaille mais il peut également manger.

La vie dans le camp se conçoit différemment. Durant les heures de loisirs, on s’organise et des clubs se forment club de pipes, de musique, etc. Un ami de papa, dénommé Marechal, lui fabrique une mandoline qui existe encore à ce jour.

Chaque photo envoyée à ses parents ne comportait que l’adresse au verso : interdiction de narrer quoi que ce soit. Il recevait en retour de nombreuses photos de groupe familiales afin de garder le contact.

Après 4 1/2 ans de captivité, il rentra à Xhéneumont. La vie reprit un autre rythme, non sans difficultés, car n’ayant pas terminé son service militaire avant le 4 août 1914, Papa dut encore prester 2 mois de rappel dur dur …

Témoignage d’une de ses filles (Thèse Gramme)

Il est un ancien élève du Collège Marie-Thérèse.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.